Une brève histoire du chapeau

dimanche 15 novembre 2009

Voici une brève histoire du chapeau. Une analyse simple et claire de l'évolution des coiffes et autres folies portées tête haute ! 




Le Petit Larousse définit le chapeau comme une "Coiffure pouvant avoir des formes très variées, avec ou sans bord, que l'on met pour sortir." De même que le vêtement, le chapeau est né du besoin de se protéger des intempéries, pour se garer du soleil, comme de la pluie ou du froid. D'utilitaire, il est devenu un moyen de se parer. Il fut cependant peu utilisé du moins jusqu'au XIIè siècle.




Le chapeau, initialement fut pratiquement essentiellement une coiffure masculine. Dès le XIIIè siècle, on fabriquait des chapeaux en feutre pour homme. A cette époque, ne pouvaient être utilisés pour leur confection "que du feutre et de la soie de choix...". Les femmes portaient plus volontiers des bonnets, guimpes et voiles, ceux-ci étant indifféremment des coiffes portées à l'intérieur comme à l'extérieur de la maison.
Il y eut quelques exceptions, la femme ne portait le chapeau que pour aller à la chasse. Ce n'est qu'à partir de la fin du XVIIIè siècle, au moment où les femmes portèrent "le chapeau de bergère" pour les promenades, puis les "bonnets de passe".
Le XIXème siècle, voit l'explosion du chapeau en tant que coiffure féminine. Il fait alors l'objet de créations les plus délirantes. On le pare de fleurs, de plumes, de ruban, de fruits. De simple "bibi", il peut être un jardin, une coupe de fruits, un château... Suivant les saisons et les modes, il se porte très haut sur la tête ou au contraire il couvre la nuque. La coiffure masculine, pendant cette même période, s'assagit pour ne devenir qu'un "chapeau de bras". Il a délaissé ses ornements brillants et colorés d'avant le XVIIIè siècle qui ne seront conservés pour les coiffures militaires, ou plus généralement d'uniformes.

Car, comme un écusson sur un blazer ou même un drapeau, il peut être un signe distinctif d'une grande école, d'une administration, d'un régiment, voire d'une seule personne (ainsi le canotier de Maurice Chevalier). Pour la femme au siècle dernier, il est le symbole de la classe sociale et des bonnes convenances, seule l'ouvrière ose sortir dans la rue la tête découverte.

Mais la libération de la femme, sa participation de plus en plus grandissante à la vie active, lui seront fatales. Il sera abandonné, tout comme le corset. On le trouve encombrant, voire ridicule. Il n'est plus guère porté que l'hiver, retrouvant là sa vocation première : se protéger du froid, ou l'été et lors de cérémonies officielles, ou lors de mariages. Quoi qu'il en soit, la période qui s'étend de la fin du XVIIIème siècle à 1960 vit le triomphe de cet accessoire.

LE SAVIEZ-VOUS ? LE BERET BASQUE EST BEARNAIS !
Le béret basque est une coiffure spécifiquement pyrénéenne et plus exactement béarnaise. Au Moyen-Age les gens du Bigorre, de la Sioule et du Béarn portaient tous le béret, y compris le clergé. Mais si la région de Caussade, située au nord de Toulouse, compte de nombreuses fabriques de chapeaux, pour les bérets il faut aller plus au Sud, vers les Pyrénées, en pays béarnais. Le Béarn, en effet, et non le pays Basque, où les premiers touristes français de 1936 ont pu découvrir la fameuse coiffure en se rendant sur la côte, et l'ont ainsi identifiée à un usage typiquement local. Grands voyageurs s'expatriant même souvent, les Basques ont également été les premiers à faire connaître le béret dans le monde entier, l'élevant au rang de symbole national, au même titre que la baguette, le vin, les parfums, le général De Gaulle et la Tour Eiffel (dans le désordre).

Coiffure d'abord tricotée et portée par les bergers, l'industrialisation du béret commence dès le XIXè siècle. Les entreprises prospèrent, en nombre et en résultat, jusqu'aux années cinquante et soixante, comme pour le chapeau. Oloron-Sainte-Marie, petite ville située à une trentaine de kilomètres au sud de Pau, a pu accueillir jusqu'à quinze entreprises.

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